Maurice LEMAIRE

portrait LEMAIRE

Dossier HISTOIRE  & Mémoire:

Maurice LEMAIRE – il était une voie …

La sortie-détente annuelle ACTIF 2012 à GERARDMER visait juste : c’est tout près, au village de GERBEPAL où son père était instituteur, que naquit un cheminot qui a compté dans l’histoire ferroviaire de France, Maurice LEMAIRE (1895-1979).

Peu passent de l’échelon de chef de district au fauteuil de Président de l’Union Internationale des Chemins de Fer en passant trois fois par la case ministérielle… Nous avons demandé à son biographe, Hubert BERNARD, un résumé du livre qu’il lui a consacré à la veille de sa mort…

clip_image001 C’est un nom qui trouve encore de nos jours sa résonance dans la sphère cheminote. Pourquoi et comment ?

 » A cela, deux raisons majeures. Il a appartenu à la génération cheminote qui a traversé deux guerres mondiales, soit en combattant, soit en œuvrant et, de toute façon, en souffrant. Cette génération a été sacrifiée par l’Histoire à une tâche colossale, la reconstruction à deux reprises du réseau national endommagé. En 1945, les Alliés lui en ont donné acte.

La seconde est qu’il a donné au rail et à ses plus humbles serviteurs des inventions techniques durables, destinées à réduire la pénibilité de leur tâche et dont l’utilité se vérifie encore maintenant. Polytechnicien, il s’est fait créateur d’outils de l’entretien jusqu’alors quasi empirique de la voie, en ne cessant d’inventer des perfectionnements brevetés qui ont fait de la voie ferroviaire française une référence dans le monde.

clip_image001 Comment Maurice LEMAIRE est-il venu au rail ?

Homme de terrain, il a eu deux carrières de 29 ans chacune : l’une vouée au rail, l’autre à la politique, comme député des Vosges, puis trois fois ministre de la IVe République. Engagé volontaire le 1er décembre 1914 à Epinal, il sortira des fronts comme lieutenant d’artillerie, blessé et cité, jusqu’à l’Occupation de l’Allemagne Il fait partie de la promotion spéciale X de 1919 à Polytechnique. Sorti le 1er septembre 1921, il entre le 1er octobre comme chef de district (échelon 14) au Réseau du Nord fort endommagé par la guerre et où il laissera une marque qui en fit sa référence. Sitôt marié à la fille d’un chef de gare de Port-de-Piles (Vienne), il fut sous-ingénieur chef de section à Saint-Omer-en-Chaussée (1924), ingénieur de la Voie, chef d’arrondissement à Valenciennes (1928), poste qui lui laissa de profonds souvenirs et dont il aima revoir les cadres et hommes qui en firent l’invité d’honneur de leur amicale.

Au début des années 30, M. LEMAIRE voyage pour connaitre l’état des réseaux américains et allemands, comparer les méthodes. Sa visite de Ford l’édifie plus que celle de l’état du Railway américain. De là, date aussi sa célèbre calvitie…

clip_image001 A quelles exigences lui fallait-il répondre ?

La décennie 20 de ses premières armes dans le Nord l’amena effectivement à donner la pleine mesure de ses nombreuses inventions, fondées sur l’observation du travail pesant

par tous temps des hommes de la voie. Les trains de baigneurs parisiens vers la Manche vont plus vite, déjà à 120 km/h, ceux de marchandises s’alourdissent, les locomotives gagnent en puissance, le ballast doit encaisser. Il faut concilier confort et résistance de la voie.

Du 29 octobre 1928 date le brevet principal n° 645.616 intitulé « Procédé et dispositifs pour le nivellement des voies ferrées ». Naissance du fameux « viseur Lemaire » ! Les affaissements au passage des trains doivent être mesurés à l’aide d’un « dansomètre »et corrigés par l’introduction de ballast et de grenaille sous chaque traverse. On utilise un viseur de nivellement, une mire et un voyant ajouré gradué.

clip_image004

La valeur de l’affaissement est notée avec exactitude.

Deux brevets additifs sont adoptés en 1930 et 1932, portant sur des perfectionnements. Convaincus, les Chemins de fer suisses, danois et autrichiens adopteront les principes Lemaire de nivellement. D’autres réseaux étrangers suivront.

brevet_viseur

clip_image003

Pour procéder à l’entretien de la voie, M. LEMAIRE établit sur Paris-Le Havre la méthode dite du « soufflage mesuré » destiné à regarnir le ballast, non pas à vue de nez, mais aux endroits démontrés de manière quantifiée. A une époque où règne la besogne manuelle, les brigades de cantonniers sont instruites sur le tas. Les viseurs sont encore perfectionnés. Il faut dégager la voie de la nature. Un jour de chaleur, l’ingénieur LEMAIRE tombe la veste et, devant les hommes stupéfaits, empoigne une faux et leur lance : « Voilà comment on fauche dans les Vosges ! ». Et han ! Et han !

 Extrait d’article. Le lien vers l’article complet se trouve ci-après


 

Vidéo de Mr LEMAIRE (Issue du site de l’INA)

 

v6s_savoirplus

Repris dans le Bulletin N° 284 de Juillet-Aout 2013, vous trouverez ci-après le lien vers le dossier complet.

 


Cet article fait partie de la série d’articles techniques ou dossiers importants extraits des archives du Bulletin National qui vous sont proposés dans notre blogothèque réservées aux membres de l’ACTIF.

Si vous ne possédez pas ADOBE Reader logiciel permettant la lecture des fichiers PDF, veuillez le télécharger en utilisant le lien présent ci-après.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.