OT – Incident de Sèvres

OT — Glissement de terrain de Sèvres, Travaux de remise en état

Le mardi 4 février 2020 en soirée, un train a été contraint de s'arrêter quelques mètres après la gare de Sèvres–Ville d’Avray suite au glissement d’un talus sur la voie. La circulation des trains a été interrompue entre Saint-Cloud et Versailles-Rive droite  (ligne L) et entre La Défense et Versailles-Chantiers (ligne U).

L’article ci-après vous expose le déroulé de l’incident Ouvrage en Terre (OT) ainsi que le déroulé des opérations : de l’expertise aux travaux de remise en état.

Les opérations de mise en sécurité des circulations, des voyageurs et des riverains ont été immédiatement enclenchées. Dès le lendemain de l’éboulement, les équipes de l’InfraPôle se sont pleinement mobilisées pour mettre en sécurité le site, démarrer les expertises puis organiser la remise en état du talus. Le chantier pour stabiliser le terrain et rétablir la circulation des trains a dû être brièvement interrompu au début du confinement. Mais jugé prioritaire, il a fait l'objet d'adaptations pour pouvoir assurer une reprise du trafic avant le 11 mai.

 

Suite aux différentes expertises réalisées et à l’analyse de différents scénarii, une méthode de travaux a été arrêtée en tenant compte :

  • De l’impératif que constitue la sécurité des riverains, des voyageurs et des intervenants des travaux.
  • De l’enjeu de reprise au plus tôt des circulations.
  • Des contraintes du site et des habitations en partie haute du sinistre, qui notamment ne permettent pas d’approvisionner le chantier et d’évacuer les déblais par des moyens routiers, et nécessitent donc la mise en place d’une importante logistique ferroviaire avec des moyens lourds.

DÉROULÉ DES TRAVAUX

Après une phase d’étude puis de préparation (approvisionnement du chantier, arrivée de pelles araignée, préparation du site, etc.), plusieurs solutions ont été envisagées.

« Lors d’un glissement de terrain, la procédure habituelle est d’utiliser une pelle hydraulique positionnée en partie haute du talus et d’évacuer les matériaux glissés tout en les remplaçant par des matériaux nobles, non gélifs et compactés. Cependant, la configuration du terrain à Sèvres empêche d’exploiter cette solution. En plus de l’exiguïté de la crête, cette technique nous aurait obligé à recourir massivement à des camions dans un environnement urbain très dense et contraint. Nous avons dû envisager des solutions pour intervenir autrement.» (responsable OA de l’Etablissement InfraPôle PSL).

Dès le 10 février 2020, les équipes du groupe NGE, en charge des travaux, se sont installées pour préparer le chantier, débuté une semaine plus tard.

Jusqu’à la fin du mois de février, la solution retenue s’appuyait sur un principe de confortement par clouage de la paroi sans reconstitution du talus. La paroi devait être clouée par forage et insertion de barres d’acier d’une vingtaine de mètres, scellée dans un coulis de ciment. Cinq paliers prévoyaient d’être créés en commençant par le haut du talus pour des raisons de sécurisation de l’ouvrage et de ses abords.

L'objectif immédiat était de stabiliser le talus, afin de sécuriser les riverains et les collaborateurs de NGE et de SNCF Réseau qui œuvraient.

Un nouvel affaissement du haut du talus est également survenu dans la nuit du 2 au 3 mars, du fait de fortes pluies.

Le recul du glissement (régression) vers la crête s’est accentué engendrant un glissement du bourrelet et recouvrant les voies 1 et 2.

Pour répondre à ce déplacement, des travaux de stabilisation supplémentaires ont été engagés. Il a donc été nécessaire de déposer des big bags de confortement temporaire au pied du talus. Simultanément, des clous ont été forés pour fixer la crête. Des micropieux ont ensuite été forés verticalement au cœur du bourrelet pour apporter encore plus de stabilité. Une fois la zone sécurisée, la mise en œuvre des écailles préfabriquées a été engagée.

Urgent, ce chantier était prévu initialement à être terminé avant les vacances de Printemps.  La décision du confinement a mis un coup d’arrêt à l’avancement du chantier mi-mars.  Mais, jugé et classé « chantier d’urgence pour réouverture d’infrastructures essentielles » par la DGITM, ce chantier a pu reprendre son activité dès le 25 mars 2020 avec la mise en place de procédures sanitaires fortes pour l’ensemble des ouvriers du chantier.

 

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Repris dans le Bulletin N° 298 de Juillet-Août 2020, vous trouverez ci-après le lien vers le dossier complet.

fleche_0033 Dossier complet au format PDF

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